Vas, vis et deviens

Un film de Radu Mihaileanu

Avec Yaël Abecassis, Roschdy Zem, Moshe Agazai, Moshe Abebe, Sirak M.Sabahat, Itzhak Adgar, Roni Hadar…

Troisième film de Mihaileanu, Vas, vis et deviens s’attarde sur une histoire peu connue, celle des Juifs Ethiopiens qui ont rejoint Israël au milieu des années 80, étant menacés dans leur propre pays.

Si ce sujet mérite d’être traité, Mihaileanu passe malheureusement à côté de son sujet.

La réalisation est fade, la photographie ratée, l’intrigue s’empêtre dans un sentimentalisme et un pathos exacerbés et c’est ce qui gâche le plus l’ensemble.

Vas, vis et deviens, suit l’évolution d’un petit garçon chrétien dont la mère le pousse à prendre la place d’un enfant juif décédé dans un camp au Soudan. La mère reste dans le camp, avec comme destin prévisible la mort. Le garçon se rend en Israël, qui a décidé d’aider les juifs éthiopiens à se réfugier en terre sainte.

Le petit garçon est adopté par une famille française installée en Israël et il va grandir parmi eux, en cachant sa vraie religion, en se cherchant et en n’oubliant cette mère laissée derrière lui, dans le désert.

Si les compositions étonnantes de Sirak M.Sabahat mais surtout celle de Yael Abecassis, trop rare, illuminent le film, l’ensemble est très maladroit, ne cherchant qu’à faire pleurer le spectateur, à coup de grands discours balancés à la pelle, sans aucune sensibilité ni réelle intensité.

Le final est quant à lui réellement raté, avec une scène plutôt pathétique qui vient ternir encore plus la piètre qualité du film.

Mihaileanu a voulu bien faire, peut-être trop bien, un écueil qui malheureusement fait de Vas, vis et Deviens un film ennuyeux et raté.

Dommage.

Arnaud Meunier

20/04/2005